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Toulouse en érasmienne

domenica 6 giugno 2021

Le viol

 Je ferme les yeux. Oui, moi aussi j’étais une marche en dessus de lui. Oui, moi aussi je me souviens de ses doigts dans mon vagin. Non, il ne m’avait pas ôté ma culotte d’enfant, de petite fille, blanche, en coton épais, petit plissé, un brin de dentelle tout autour des cuisses. Il l’ avait écartée tout simplement, puis il avait enfoncé son doigt. Il me paraissait énorme, mais il ne s’en satisfaisait pas, il avait commencé à y mettre un deuxième lequel? Lesquels? Je ne le savais pas, je ne saurais pas dire. Il essayait de l’enfonçer encore plus, mais je sursautais, son doigt me brûlait terriblement ma muqueuse s’irritait elle me faisait mal, non LUI il me faisait mal, je voulais l’éviter, partir, je voulais qu’il arrête, qu’il me laisse, mais, les adultes ne sont-ils pas toujours incompréhensibles dans leurs demandes et une enfant n’a-t-elle pas l’obligation d’être polie? 

J’avais les yeux fermés car il avait rapproché son visage du mien, il n’avait pas eu égard de mes lunettes ou les avait il même retirées? Il avait saisi mon menton, il m’avait emprisonnée mise dans une cage, faite avec ses mains, avec ses bras, sa force, ses lèvres humides qui collaient contre les miennes, sa bûche serrée pressée sur la mienne, j’étais censée l’ouvrir, mais là, je ne pouvais pas. J’arrivais à résister, je parvenais à m’opposer, à manifester mon refus, mon opposition à garder une partie de moi vivante consciente, même si je ne comprenais rien à ce qui se passait. Il continue à enfoncer son doigt, il a compris qu’il n’arrivera pas à en mettre deux, moi je n’arrête pas de sursauter et dans l’espoir de m’échapper je recule sur les escaliers les marches en marbre sont larges mais j’arrive enfin à me mettre le dos au mur, le mur blanc et frais, et puis je monte à recul, pour arriver à me soustraire à cette étreinte perverse et brûlante.

Et donc toi, toi m’avais emmenée là bas, là où j’allais rencontrer mon bourreaux et toi n’avais même pas eu l’empressement de descendre ces maudits marches que je n’aurais jamais connues si tu seulement m’avais laissée vivre dans ma famille, ma grand-maman, mes grands parents adorés et adorables. Toi je déteste je suis en colère contre toi, toi, toi. Toi tu m’as empêché de vivre, de parler, de ressentir ce que je ressentais toi tu es arrivée à m’engueler parce que moi je ne m’étais pas opposée à quelqu’un qui faisait de choses incompréhensibles pour une petite fille de moins que neuf ans. Je n’avais pas les mots et je ne les ai toujours pas. J’ai du faire tous ces détours pour reparler pour arriver à cela.

Mais, ce n’était pas fini.

Tu a commence à m’appeler: « L., L. pourquoi ne montes-tu pas? » « Maman, maman » je n’arrivais pas à en dire plus. Il avait dit qu’il était médecin, les médecins font toujours des choses douloureuses aux enfants, il faut pas se révolter, car eux, ils savent ce qu’ils font.

Mais là, il recule, il me laisse monter, je pars, échevelée - ma coupe courte, car toi, tu l’aimais ainsi, moi je n’avais pas vraiment le choix entre aimer ou pas aimer.

Je monte, je déteste ce long escalier qui me fatigue, qui n’existait pas chez les grands parents. Je monte et tu enfin, tu descends. Dans ta main un petit marteau, le seul que nous avions chez nous.

Tu avais eu peur, tu étais prête à te battre comme toute maman qui protège son petit.

Mais tu étais tellement bouleversée que ton angoisse est devenue pour moi un signe de plus que c’était de ma faute. Que j’avais fait quelque chose que je n’aurais pas du, et que si quelque chose d’horrible s’était passé, c’était à cause d’un faux pas de ma part.

Contrairement à d’autres petites filles violées je n’ai jamais oublié ce qui s’était passé. Mais je n’ai jamais pu dire, car les mots ainsi que la conscience me manquaient, jusqu’à une époque très recente, à quel point cette agression sexuelle avait été horrible et quel traumatisme avait elle provoqué en moi.  

2 commenti:

  1. Testo terribile nella sua crudezza e nel suo dolore . Il francese già nel titolo esprime il senso profondo della violazione.

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    1. Grazie. Pensa che per decenni non sono riuscita a chiamare le cose con il loro nome. Non poteva « essere quello » perché dopotutto « non era successo niente di irreparabile ». Il titolo suona come tu dici, mi fa piacere che si capisca. Io purtroppo sono poco abile con le definizioni.

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